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Poèmes de Dr. Hibo Moumin ASSOWEH inspirés des oeuvres de l'artiste

Poèmes écrits par Madame HIBO MOUMIN Assoweh

Docteure en Sciences littéraires générales et comparées

Etudes de littératures françaises et comparées au CIEF de Paris Sorbonne 

Maître de conférences en littérature française et littératures francophones à la FLLSH
Directrice du Centre de Recherche Universitaire de Djibouti (CRUD)

Née à Djibouti, terre de rencontres et de partages, Dr. Hibo Moumin Assoweh, a fait des études de lettres dans deux universités françaises : Paul-Valéry de Montpellier 3 et l’Université de Bourgogne.  Elle obtient un doctorat en Sciences littéraires  générales et comparée au Centre International d’études Francophones de Paris Sorbonne en 2011. Elle a notamment enseigné le français et l’histoire-géographie dans différents collèges et lycée de Djibouti depuis 1994 avant de débuter une carrière d’enseignante chercheur à l’Université de Djibouti en novembre 2004. Elle est actuellement maître de conférences en Littératures générales et littératures comparées à la Faculté des Lettres, Langues et Sciences Humaines (FLLSH). Entre 2011 et 2014, elle a également occupé deux postes administratifs : chef du département des études en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (STIC) et directrice de la Vie Étudiante. En octobre 2015 elle est nommée directrice du Centre de Recherche Universitaire de Djibouti. Depuis l’obtention de sa thèse, elle a contribué à deux publications collectives majeures : Traversées, histoires et mythes de Djibouti publié chez Karthala en 2011 et Lire Assia Djebar ! publié aux éditions de La Cheminante en 2012. Sa thèse est publiée en juillet 2015 aux Editions Presses Académiques Francophones sous le titre d’Emergence de la littérature Djiboutienne d’expression française avec la préface du Professeur Beïda Chikhi de l’Université de Paris IV Sorbonne et la mise en page d’Omar Youssouf Ali, auteur et responsable du PAO du CRIPEN de Djibouti. Critique littéraire, passionnée d’Arts et des littératures du monde, elle participe régulièrement à des animations de rencontres et de partages autour du livre et de la peinture.  

Les sept poèmes qui suivent, ont été directement inspirés des toiles de l'artiste et portent le même titre. Ils ont récemment été publiés dans son dernier ouvrage "Passerelle", un recueil de poèmes qui accueille des oeuvres écrites de deux autres éminents poètes francophones de la Corne d'Afrique. 

ZORKIX

 

Cadre fantasque
Miroir profondeur
Et lumière-flamme
Projette sur voile Noire
Portrait-vision
Équivoque créature
Aux ailes plumes
Mythique
Et mystique
Esprit de la nuit
Et du jour
Arbre sacré
Divinité ancestrale
Souffle verdure
Écologie-humaine
De l’Arbre-Homme
D'Afrique
Nature-Placenta
Cœur minéral
Corps végétal
Âme haute-humaine
Au dessous du dessus

 

Tronc vert
Cou-couleur feuillage
Branche maître
Fleur de rameau
Costume organique
Cimes enracinées
Sels minéraux
Au dessus du dessous
Racines chevelus
Yeux à bois
Nez goutte d’eau
Traits généreux
Brindilles couronnées
Sur collet libre
Et colibris plumes
Sève gourmande
Saveur rose Bonbon
Des lèvres fraises
RA-CONTE
Sagesse-Essence
Du non fraternel humain

Sans respect de mère-Naturel 

Alvida

Créature étrange ange de sang et d'argile

Aux dents des mers du monde et du désert brûlé

Aux incisives épines et canines taillées au sabre

Aux lèvres dessus vague et dessous bulle brunâtre

 

Visages d'Afrique, d'Orient, d'ici ou d'ailleurs

C'est Calypso aux cheveux de corail et de verres

Cristaux farfelus et joyaux bruns et murailles

Ombre des caraïbes, des îles pirates et fusils mitrailleurs

 

Qui vous tient en joug par son regard noir perçant

Son nez d'acier et ses sourcils en croissant de lune

Front en feu, pommettes saillantes et pointu menton

Captivant être de l'entre deux et de l'indéfini infini

 

La fascinante apparition vous plonge au cœur d'un volcan

Aux éclats de couleur bleu vermeille et vert émeraude

Elle vous engloutie dans son mystère le plus profond

Et vous reteint dans les filets de son charme dévastateur

Desert Blues

 

Peindre le visage du désert
C’est donner forme à l’infini
Et modeler l’infortune étendue
En humaine paysage vue
C’est entendre les murmures
Des tempêtes de sable d’or fin
En silence harmonie
Et paisible symphonie
C’est hisser le voile
Pour cueillir les signes-vies
Du supposé vide d’humain
Et désert de pluie
Pourtant riche de souffles de vie
D’Hommes braves et de vécus
C’est regarder en face
Le pénible conquis
A la sueur du front dégarni
A force d’âges et d’endurance
C’est écouter le chant
Du travail accompli
De l’espoir nourri
C’est dessiner en couleurs
Le portrait de l’effort continu
Et les plis de la vieillesse
Portant les rides en dunes
Les turbans en couvre-chef
Sous le soleil du Zénith
Les cheveux grisonnants
La barbe couleur sable blanc
Les sourcils en broussailles
C’est sculpter l’ornement
Du regard de la sagesse
Au loin suspendu
Scrutant l’horizon
Du ciel bleu vêtu
Des nuages au dessus
De l'oasis des palmiers
Et merveilles du Monde
Au sous-sol fertile
D’or noir et énergies
Des richesse artistiques
Et passerelles historiques
Entre générations 

D’hier aujourd’hui

Et du demain futur.

Le Berger 

 

Tête hautement perché

Sur un cou gracile 

Fort et fragile

Cheveux au carré 

Droiture de la tête et du menton 

Visage long et altier 

Au regard fixe et fier

Lèvres charnues et tendres

Bijoux de perle et de nacre

Drapé dans sa couleur d’antan

Et les symboles de son temps 

De sa main gauche tenant le bâton

Pour tracer son chemin 

Et garder le mouton 

De sa main droite il tient autant

 

 

Dr. HIBO MOUMIN ASSOWEH

Poésie dédicace à Art Moubine                        

Hommage à l’artiste-peintre Djib

Le poignard arme de persuasion 

De toute sa splendeur majestueuse 

Le Berger 

Vous rappelle 

Le respect de l’héritage

Culturel et traditionnel

Tel un gardien du patrimoine 

Vous invite

A le dire aux autres

Pour partage

Et communion

A quel point 

Il apporte au monde

Son moi riche et fécond

« EXCISION »

Au creux du ventre craquelé rouge sang de la terre

Au cœur du berceau meurtri de la féminité frère

Un soir où la lune a fuit la colère du ciel et de la mer

Où les racines déchirées en lambeaux étouffent l’air

Dans le secret de la nuit le rituel se trame en drame arbitraire

Sous l’œil médusé du foyer seul témoin de l’abominable

Dans la complicité du bâton de l’autorité paternel en berne

Le doyen de famille verrouille la seule issue du sombre tunnel

Aucune échappée à la saignée du jour fatidique n’est accidentelle

Et sa chefferie orchestre comme il faut la part belle du cérémonial

Autour du feu les aïeux fêtent avec grands renforts et victuailles

S’en donnent à cœur joie messes basses, rires et ripailles

Les hommes travestissent la vérité et chantent le MAL du traditionnel

Que les femmes porteront dans l’intimité de leurs corps et âmes

C’est ainsi que la mascarade se transmet depuis la nuit des temps

A l’ombre les mères garde des sceaux assistent l’invisible

L’horrible monstre au seul poignet bracelets et main rugueuse

Qui tient du bout des doigts le métal tranchant la vie chair 

La lame arme du crime faucheuse de la rose rouge vif

Du clitoris des filles qu’elle arrache dans la fleur de l’âge

Pour faire honneur au sacrifice de la mutilation génitale

Alors que la première victime de l’acte ignoble et barbare

Pleure en silence toutes les larmes de son intimité bafouée

Déchirée dans ses entrailles et violentée au plus bas

Abattue et recroquevillée sur elle même comme seul recours

Autour de son corps devenu une plaie béante aux affres douleurs

La cicatrice cachée sous sa carapace de cendre et d’ombre

La prochaine proie de la chasse aux sexes à mutiler dans le noir

Tapie juste derrière et morte de trouille suit du regard

La lame rouge du sang de sa sœur de lait au cœur brisé

Livrée corps et âme elle n’à point le choix et attend l’assaut

Qui mettra trois pieds sous terre sa paix physique et psychique

Sur son visage d’opprimée se lit déjà le deuil de sa dignité

Avec pour seul espoir que son cri du ventre s’entende au delà

Porté par le bras de l’art qui pointe du doigt et accuse

L’infâme tuerie perpétrée en toute impunité

"Sentinelle"

Sentinelle Géant du midi

Veilleur de nuit

Guetteur du jour

Portrait -paysage

Surface souterraine

Caverne Visage sculpté

À même la roche

Montagne Maya

Monument sanctifié

Bouche ouverte

Passage secret

Trésor caché,

Pleurs lianes

Perles du menton

Échelles ou indices

Géant momifié

Cape du moine

Ascète perse,

Regard humble

Bas et triste,

Buste en retrait

Attente prolongée

Cadre brun-sang.

Peau d’argile

Au cœur de sang

A l'âme humaine.

Pêche en Mer Rouge

Quand l’azur du ciel remplit l’horizon de couleur

Et que l’océan embrasse un monde ouvert,

Quand la mer se fond dans le bleu de l’air

Que la toile se remplit d’espoir et de lumière, 

 

Quand les nuages timides fuient au loin 

S'attachent et créent la touche d'ombre en brun

Effarouchés par le soleil qui brise le verre

Au-dessus de la Mer-Rouge, sur le toit de l'atmosphère,

 

Alors les trois albatros planent de leurs ailes géantes

Au rythme du vent, dans un même élan 

Voguent et pêchent, avec grâce et aisance, 

 

Trio qui danse, en transe, sérénade et communion 

Des êtres, des communautés, ensemble lancent 

En harmonie, l'union d'une symphonie.

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